Quand mon voisin s’en est pris à ma voiture, j’ai concocté une riposte mémorable

Publié le 12 novembre 2025

Je suis Camille, 36 ans, infirmière et maman de trois enfants débordants d'énergie : Léna, Mathis et Noé. À la veille d'Halloween, j'ai découvert ma voiture, habituellement impeccable, recouverte d'œufs et de papier. Je savais déjà qui était derrière cette farce : David, mon voisin qui ne manque jamais une occasion de décorer à outrance pour les fêtes.

La soirée où tout a changé

Cette nuit-là, j’avais simplement garé ma voiture devant chez lui, faute de place ailleurs. David, lui, ne vit que pour ses décorations féeriques : sorcières lumineuses, faux cimetières, et effets sonores intimidants. C’est impressionnant, sauf quand on a besoin de calme pour dormir.
Le lendemain matin, j’ai suivi une piste de coquilles d’œufs qui menait directement à son entrée. J’ai frappé à sa porte, encore en pantoufles.
« As-tu vraiment lancé des œufs sur ma voiture ? »
Il a haussé les épaules, répondant : « Elle bloquait ma vue. C’était juste pour s’amuser. »
S’amuser ? Avec trois enfants à gérer, un travail matinal à assurer, et un pare-brise en désordre ? J’ai simplement répondu : « Très bien. » Puis, j’ai refermé la porte sans éclat, mais avec une résolution.

Stratégie de patience et de preuves

Le soir venu, j’ai monté mon petit dossier. Photos sous tous les angles, vidéos avec l’heure et la date — aussi méthodique qu’à l’hôpital.
Je suis allée voir Marion, ma voisine, qui a confirmé avoir vu David dehors. Romain aussi : il m’a parlé des « obstructions visuelles » et rappelé que les œufs peuvent endommager la peinture.
Le jour suivant, j’ai appelé la mairie pour signaler l’incident et j’ai obtenu un numéro de dossier, puis demandé un devis de nettoyage.
Avec toutes ces informations, j’ai rédigé une lettre courtoise, demandant simplement le remboursement des frais. Enveloppe glissée sous la porte de David, copie au syndic. Aucune menace, tout était factuel. Comme un médecin posant un diagnostic clair.

La réconciliation gourmande

Deux jours après, David est revenu, rouge comme une tomate.
« C’était pour rire », a-t-il bafouillé.
Je lui ai montré le dossier : il a payé sans discuter. Le week-end, il s’est présenté avec un seau et des chiffons.
J’ai ouvert, mi-amusée, mi-rassurée. « Commencez par les rétroviseurs », lui ai-je suggéré.
Pendant qu’il nettoyait, l’atmosphère à la maison a changé. Les enfants, fascinés, observaient par la fenêtre :
« L’homme aux décorations lave notre voiture ? »
Oui, et nous, nous préparions la meilleure surprise possible : des pommes caramélisées et des cupcakes au chocolat ornés de petits yeux en sucre.
Pas pour être distribués dehors, mais pour nous.
J’ai vu David lever la tête vers nos rires. Ce soir-là, ses effets de fumée et sa musique sont restés silencieux.

Les leçons tirées

Cette aventure n’était pas une revanche ; c’était une leçon de vie.
On ne peut pas contrôler les actions des autres, mais on peut choisir notre réponse.
J’aurais pu m’emporter, mais j’ai préféré documenter, demander, obtenir.
Les enfants ont vu bien plus qu’une simple leçon de morale : chaque action a ses conséquences, sans qu’on ait besoin de crier.
Depuis, je garde dans ma voiture une microfibre et une bouteille d’eau — l’équivalent automobile d’un élastique dans un sac à main : discret mais indispensable.
Et j’ai adopté une nouvelle habitude : quand la colère monte, je prends une photo avant de dire un mot de trop.
Le caramel, lui, a scellé cette soirée : doux et enveloppant, il a réparé ce que les œufs avaient tenté de gâcher — notre humeur.
Halloween s’est terminé en famille, rideaux tirés, rires chaleureux.
Et ma voiture ? Propre, étincelante, presque fière — comme si elle aussi avait appris à persévérer.
Et moi, je respire enfin à pleins poumons.