La tragique histoire d’une enfant de 10 ans révélant des troubles chez les jeunes

Publié le 2 mai 2025
MAJ le 12 juin 2025

Le bouleversement causé par la disparition d'Autumn met en lumière un malaise sous-jacent chez les adolescents, même les plus épanouis en apparence.

Le 21 mars 2025, Autumn s’est donné la mort. Elle avait seulement dix ans.

Une enfant bienveillante… mais vulnérable

Autumn n’était pas une fillette comme les autres. D’une empathie rare, elle n’hésitait pas à défendre ceux qui subissaient des injustices. Sa mère, Summer, raconte que cette bienveillance aurait pu faire d’elle une cible :
« Si quelqu’un était maltraité, elle intervenait. Et c’est peut-être pour ça qu’elle a elle-même été harcelée. »

Cette capacité à protéger les autres, admirée par tous, était aussi une charge lourde à porter seule. Derrière son sourire, des signes discrets étaient pourtant là.

Des signaux silencieux trop faciles à ignorer

Aujourd’hui, ses parents, rongés par la douleur, partagent ces petits indices qui, rétrospectivement, résonnent comme autant d’alertes.

Mark, son père, se souvient qu’elle portait de plus en plus de vêtements foncés. Elle, d’ordinaire si joyeuse, devenait plus réservée.

Sa mère évoque également des siestes inhabituelles après l’école. Et ce détail marquant :

« Elle m’a dit qu’elle n’aimait plus le rose. C’était pourtant sa couleur préférée. »

Autant de petits changements, trop discrets pour paraître inquiétants sur le moment.

Le poids du harcèlement, prolongé jusque dans l’intimité

Autumn était scolarisée à l’école primaire Mountain View, où ses parents affirment avoir signalé plusieurs fois des faits de harcèlement. Malgré leurs alertes, les brimades auraient continué.

Aujourd’hui, le harcèlement ne s’arrête plus à la grille de l’école : tablettes, messageries, jeux en ligne… les enfants peuvent être atteints jusque dans leur chambre.

« Ils ne peuvent plus y échapper, même à la maison », déplore Mark Bushman.

Un appel à parler, à agir, à écouter

La Dre Kathleen Thorell, spécialiste en prévention du suicide, rappelle un chiffre alarmant : en Virginie, le suicide est la deuxième cause de décès chez les 10-24 ans.
Oui, dès l’âge de 10 ans.

Elle insiste : il faut être attentif aux signaux faibles – isolement, fatigue inhabituelle, changement d’humeur ou de goûts. Et surtout, ne pas hésiter à entamer la discussion :
Un simple « Je suis là pour toi » peut tout changer.

Transformer la douleur en engagement

Brisés par le chagrin, les parents d’Autumn ont fait le choix de témoigner pour éveiller les consciences. Leur message est clair : les adultes doivent être vigilants.

Summer conseille notamment de vérifier régulièrement les téléphones des enfants, même hors réseaux sociaux, pour détecter d’éventuelles violences numériques.

« Ce n’est pas un combat individuel, mais collectif », rappelle Mark. Lutter contre le harcèlement scolaire nécessite l’engagement de tous : familles, enseignants, institutions.

Un héritage d’amour, de veille et de courage

Autumn, malgré son jeune âge, a marqué son entourage profondément. Ses proches souhaitent que son histoire serve à protéger d’autres enfants, pour que plus aucun ne traverse seul ce qu’elle a vécu.

Car derrière un sourire peut se cacher un appel à l’aide. À nous tous d’apprendre à les entendre.