Un trouble nocturne méconnu chez les patients Alzheimer

Publié le 30 juin 2025

Certaines personnes atteintes d'Alzheimer présentent une inversion surprenante de leur cycle veille-sommeil. Ce dérèglement circadien, bien que peu évoqué, impacte significativement leur quotidien et celui de leurs proches. Découvrez comment comprendre et gérer ce phénomène déconcertant.

Un rythme bouleversé, un quotidien chamboulé

La maladie d’Alzheimer ne se limite pas aux pertes de mémoire ou à la désorientation. Chez certains patients, elle vient perturber ce que nous avons de plus instinctif : notre rythme veille-sommeil. Résultat ? Le jour, la fatigue est accablante ; la nuit, l’agitation prend le dessus. Ce dérèglement est ce qu’on appelle le syndrome de l’horloge biologique inversée.

Contrairement aux troubles du sommeil classiques, ce phénomène ne résulte pas d’insomnies passagères ou de stress ponctuel. Il s’inscrit dans une altération durable du rythme circadien, ce système interne qui nous fait fonctionner “à l’heure”. Chez les patients atteints d’Alzheimer, ce décalage peut se traduire par des réveils nocturnes, une errance, des discussions confuses en pleine nuit… autant de situations éprouvantes pour l’entourage.

Pourquoi ce trouble apparaît-il chez les patients Alzheimer ?

Même si la cause exacte n’est pas encore complètement élucidée, les scientifiques évoquent une perturbation des zones du cerveau responsables de la régulation du sommeil. L’accumulation de certaines protéines dans le cerveau, typique de la maladie d’Alzheimer, viendrait perturber le fonctionnement de l’horloge interne.

Ce dérèglement est d’autant plus complexe qu’il évolue avec le temps. Au début, il peut se manifester par de simples siestes prolongées en journée. Puis, progressivement, les patients deviennent de plus en plus éveillés la nuit. Ce renversement peut aller jusqu’à un décalage complet du cycle veille-sommeil, rendant le quotidien particulièrement difficile.

Comment aider un proche à retrouver un rythme plus serein ?

Heureusement, il existe des astuces pour atténuer ce trouble et rétablir un semblant d’équilibre. La première étape ? Créer un environnement structuré. Une routine stable est rassurante pour les personnes atteintes de troubles cognitifs. Cela passe par des horaires réguliers pour les repas, les activités, et bien sûr, le coucher.

Autre levier puissant : la lumière naturelle. L’exposition à la lumière du jour le matin peut réellement recaler l’horloge biologique. À l’inverse, le soir, privilégiez une ambiance tamisée et évitez les écrans, qui diffusent une lumière bleue perturbatrice.

Vous pouvez également intégrer des rituels apaisants en fin de journée : une infusionune musique douceun bain chaud… Ces petites habitudes favorisent l’endormissement tout en instaurant un climat de calme.

Et les aidants dans tout ça ?

Il est important de rappeler que vous n’êtes pas seul(e). Faire face aux troubles du sommeil d’un proche malade est un défi de chaque instant. Entre la fatigue, l’inquiétude et la gestion du quotidien, l’épuisement guette. N’hésitez pas à faire appel à des professionnels spécialisés, comme les médecins gériatres ou les équipes de soins à domicile. Ils peuvent vous accompagner, vous conseiller, et surtout, vous aider à souffler.

Des solutions de répit existent également : accueil de jouraide à domicilegroupes de soutien… Autant d’options pour ne pas vous oublier dans cette équation complexe.