Pipi sous la douche : une pratique banale aux risques méconnus selon les gynécologues

Publié le 19 juin 2025

Nombreuses sont les personnes à uriner sous le jet d'eau chaude sans se poser de questions. Pourtant, des professionnelles de santé alertent sur les effets insoupçonnés de cette routine quotidienne. Découvrez pourquoi cette habitude apparemment inoffensive pourrait nuire à votre bien-être intime.

Une question d’hygiène… mais pas seulement

C’est la docteure Emma Qureshi, gynécologue-obstétricienne basée à Houston, qui a lancé l’alerte dans une vidéo devenue virale. Selon elle, même si uriner sous la douche peut sembler pratique – voire écologique – cette habitude n’est pas sans risque.

Certes, certains vantent le gain d’eau – jusqu’à 19 000 litres par an, selon certaines estimations – mais au-delà de l’impact environnemental, c’est sur notre corps que cela peut poser problème. D’un point de vue hygiénique, c’est déjà discutable. Mais le véritable souci serait ailleurs…

Le piège du cerveau : quand l’eau déclenche l’envie

L’un des effets les plus insidieux de cette pratique ? Le conditionnement mental. En associant systématiquement le bruit de l’eau à l’action d’uriner, notre cerveau crée une sorte de réflexe conditionné : on entend couler l’eau… et hop, l’envie devient urgente.

Le problème ? Cela peut à la longue perturber notre perception du besoin d’uriner. Résultat : une envie pressante à chaque bruit de robinet, même quand la vessie est à moitié vide. Peu pratique au travail ou lors d’une réunion…

Un plancher pelvien mis à rude épreuve

La physiothérapeute Alicia Jeffrey-Thomas, experte du plancher pelvien, abonde dans le même sens. Pour elle, faire pipi debout sous la douche empêche les muscles pelviens de se détendre complètement. Résultat : la vessie ne se vide pas correctement, ce qui peut entraîner à la longue des gênes, voire des troubles urinaires.

Ces muscles, on les sollicite déjà bien assez dans la journée – quand on tousse, rit ou soulève quelque chose de lourd. Les affaiblir en les forçant à fonctionner dans une mauvaise posture pourrait favoriser des déséquilibres musculaires.

Un réflexe facile à perdre, mais essentiel à préserver

La solution ? Réapprendre à écouter son corps et à uriner dans de bonnes conditions : assise, détendue, sans distraction ni précipitation. Cela permet non seulement de préserver le bon fonctionnement du plancher pelvien, mais aussi d’éviter les petits tracas comme les fuites ou l’hyperactivité vésicale.

Et si l’on veut vraiment économiser de l’eau, on peut toujours miser sur des douches plus courtes, installer un pommeau économique, ou utiliser l’eau de pluie pour alimenter la chasse d’eau. Il existe mille façons d’être écolo sans compromettre sa santé intime.