Selon les observations de la neuropsychologue Laura Geati, certaines expressions reviennent comme un leitmotiv chez les personnes – enfants comme adultes – vivant avec un TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité).
Comprendre le TDAH au-delà des idées reçues
Ce fonctionnement neurologique particulier n’est pas qu’une simple difficulté à se concentrer. Il s’agit d’une réalité complexe qui se manifeste par une pensée en arborescence, des réactions spontanées, une gestion du temps particulière et cette impression constante d’être submergé par mille choses à la fois.
Contrairement aux préjugés, ce n’est ni un manque de volonté ni un surplus d’énergie. Le TDAH trouve son origine dans un fonctionnement différent des neurotransmetteurs comme la dopamine, ces précieux messagers qui nous aident à nous mobiliser et organiser nos idées.
Ces phrases qui cachent une réalité complexe
Laura Geati met en lumière trois formulations particulièrement révélatrices :
- « Je fais des cercles dans ma tête avant de pouvoir démarrer »
- « Dès que j’essaye de commencer, mon cerveau oppose une résistance invisible »
- « J’ai tout le plan en tête, mais je reste bloqué au point de départ »
Ces mots décrivent une véritable épreuve pour amorcer des actions, organiser sa réflexion ou mener à terme ce qu’on a entrepris. Lorsqu’elles reviennent fréquemment, elles peuvent être le signe d’une cognition atypique caractéristique du TDAH.
Le fonctionnement en mille-feuille des personnes TDAH
Imaginez un écran d’ordinateur avec trente fenêtres ouvertes simultanément… sans possibilité de les fermer. C’est le quotidien des personnes neuroatypiques. Leur difficulté à initier une activité relève moins d’un choix que d’un verrou neurologique qui complique le passage à l’action.
Un engrenage se met alors en place : frustration, sentiment d’incapacité, fatigue mentale et parfois atteinte de la confiance en soi.
Différencier le trouble des périodes difficiles
Bien sûr, chacun peut connaître des moments de procrastination. Et ces signaux, isolés, ne constituent pas un diagnostic. Une période de stress, une adaptation difficile ou une baisse de moral peuvent produire des effets similaires.
C’est pourquoi, en cas de doute persistant, il est essentiel de consulter un spécialiste. Seul un professionnel pourra poser un éventuel diagnostic et proposer un accompagnement personnalisé.
L’importance d’une reconnaissance précoce
Identifier un TDAH tôt, c’est donner à son enfant des outils pour comprendre son mode de fonctionnement. L’objectif n’est pas de l’étiqueter, mais de lui fournir des méthodes adaptées – à l’école, à la maison, puis dans sa vie professionnelle.
Surtout, cela permet de préserver une image positive de soi. Non, votre enfant n’est pas paresseux ou désorganisé. Son cerveau fonctionne simplement selon une logique différente.
Certaines expressions anodines en surface sont en vérité des appels à l’aide subtils. Sachons leur prêter attention.