Engourdissements et fourmillements : comprendre ces sensations étranges dans vos membres

Quand ce n’est pas grave : les causes mécaniques et passagères

La bonne nouvelle, c’est que dans la majorité des situations, ces picotements sont bénins :

• Une posture prolongée (bras replié, jambes croisées trop longtemps) peut comprimer un nerf et provoquer une sensation d’engourdissement temporaire.
• Le syndrome du canal carpien, surtout chez celles et ceux qui sollicitent beaucoup leurs mains (ordinateur, travaux manuels, portage de bébé…), peut entraîner des douleurs et des fourmillements, notamment la nuit.
• Un kyste synovial ou une ancienne fracture mal consolidée peut exercer une pression sur un nerf de la main ou du pied, provoquant les mêmes symptômes.

Dans ces cas, tout rentre dans l’ordre en mobilisant le membre concerné ou en adoptant une nouvelle position.

Quand s’inquiéter un peu plus : les signes qui méritent une consultation

Parfois, ces sensations persistent ou reviennent régulièrement. Dans ce cas, il est utile d’en parler à votre médecin. Voici quelques causes possibles :

• Carences en vitamines (notamment B1, B6, B12 ou E), qui perturbent le bon fonctionnement du système nerveux.
• Diabète, qui peut provoquer des lésions nerveuses périphériques (appelées neuropathies diabétiques).
• Troubles circulatoires : un apport sanguin insuffisant peut se manifester par des fourmillements.
• Déséquilibres hormonaux, comme l’hypothyroïdie, peuvent également être en cause.

Un simple bilan sanguin peut permettre d’y voir plus clair.

Les causes plus sérieuses (mais heureusement plus rares)

Il arrive que les fourmillements soient liés à des pathologies neurologiques plus complexes. Mieux vaut le savoir — sans dramatiser :

• La sclérose en plaques, une maladie auto-immune, peut entraîner des engourdissements persistants.
• Un accident vasculaire cérébral (AVC) peut se manifester, dans ses premières minutes, par une perte de sensation d’un côté du corps.
• Une compression de la moelle épinière (comme une hernie discale cervicale) peut toucher les bras ou les jambes.
• Les migraines avec aura incluent parfois des picotements passagers.
• Les crises d’angoisse, liées à une hyperventilation, peuvent engourdir les mains, le visage ou les pieds.

Si les symptômes s’installent, s’intensifient ou s’accompagnent d’autres signes (troubles de la parole, perte de force, vertiges…), une consultation en urgence s’impose.

En résumé : faut-il s’inquiéter de ces picotements ?

Pas nécessairement. Dans la majorité des cas, ces sensations sont bénignes et passagères. Mais si elles deviennent récurrentes, prolongées ou associées à d’autres symptômes, il est préférable d’en parler à un professionnel de santé. Un examen clinique ou un test de base peut suffire à écarter un diagnostic plus sérieux.

Votre corps vous parle… et parfois, un picotement en dit long.