Détecter les premiers indices de la maladie d’Alzheimer de manière inattendue

Publié le 26 mai 2025
MAJ le 12 juin 2025

Découvrez comment un geste quotidien comme prendre une douche peut révéler des signes précoces de la maladie d'Alzheimer, allant au-delà des troubles de mémoire habituels.

Ne plus reconnaître l’odeur du savon : un signal à ne pas négliger

Imaginez : vous ouvrez votre gel douche habituel, celui dont l’odeur vous est familière depuis des années, et soudain… rien. Ou plutôt, une senteur floue, difficile à identifier. Ce détail, qui pourrait sembler banal, peut en réalité être l’un des tout premiers signes d’un déclin cognitif, selon le professeur Davangere Devanand, psychiatre et neurologue à l’Université Columbia de New York.

Pourquoi ? Parce que sentir, ce n’est pas seulement une affaire de nez : c’est une fonction cérébrale étroitement liée à la mémoire. Les zones du cerveau qui nous permettent d’identifier les odeurs font partie des premières atteintes dans les formes précoces de la maladie d’Alzheimer.

Un test simple, mais révélateur

Dans une étude menée sur huit ans auprès de plus de 1 000 participants, les chercheurs ont utilisé un test olfactif très accessible : il suffisait de gratter des échantillons parfumés et d’identifier des odeurs courantes – comme le savon, la fumée, la rose ou le cuir. Résultat ? Les personnes qui avaient des difficultés à nommer ces senteurs présentaient un risque significativement plus élevé de développer des troubles cognitifs dans les années suivantes.

Un score inférieur à 8 sur 12 était déjà considéré comme un signal d’alerte. Combiné à un court test de mémoire, ce test sensoriel s’est révélé aussi pertinent que certaines IRM cérébrales ou analyses biologiques beaucoup plus lourdes. Un résultat prometteur.

Une piste précieuse pour un repérage plus précoce

L’intérêt de ce test ? Il est simple, non invasif, peu coûteux, et pourrait être réalisé en cabinet médical sans matériel sophistiqué. Surtout, il offrirait la possibilité d’identifier les personnes à risque avant l’apparition des symptômes visibles, ouvrant la voie à une prise en charge plus précoce et à des stratégies de prévention adaptées.

Comme le souligne le Dr Jeffrey Motter, co-auteur de l’étude, intégrer ce type de dépistage dans le suivi médical courant pourrait modifier en profondeur notre manière de diagnostiquer la maladie d’Alzheimer. Une avancée porteuse d’espoir pour les patients… et leurs familles.

Quelles odeurs doivent retenir l’attention ?

Voici les 12 odeurs utilisées dans le test, à surveiller si vous constatez une gêne persistante :

  • Odeurs non alimentaires : savon, cuir, lilas, fumée, gaz, rose
  • Odeurs alimentaires : cerise, clou de girofle, fraise, menthol, ananas, citron

Une difficulté répétée à reconnaître plusieurs de ces odeurs – en particulier une fragrance familière comme celle du savon – peut justifier une discussion avec votre médecin, surtout si d’autres signes discrets vous interpellent (trous de mémoire, désorientation, perte d’intérêt…).

Moralité ? La douche n’est pas seulement un moment de détente… elle pourrait aussi devenir une alerte silencieuse sur l’état de notre cerveau.